Paroisse Catholique Saint Vincent des Buis (71390 Buxy)
Saône et Loire - Bourgogne
Diocèse d'Autun

Un appel à la charité pour les vivants et les défunts

Construite comme un instantané photographique, la scène représente l’entrée au cimetière de Préville à Nancy, le jour de la Toussaint.

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Emile Friant, La Toussaint (1888), huile sur toile H. 254,0 ; L. 325,0 cm. (Musée d’Orsay)

Son contexte historique

Consacrée à tous les saints martyrs et fixée au 13 mai par le pape Boniface IV en 610, la commémoration de la fête de la Toussaint, inspirée d’une célébration de l’Eglise grecque connue depuis le IVe siècle, est transférée au 1er novembre par Grégoire IV (827-844) au début du IXe siècle et étendue à tous les saints. Mais la forme de dévotion populaire qui consiste en une visite aux défunts et au dépôt de chrysanthèmes sur les tombes le jour de la Toussaint, c’est-à-dire la veille de la fête de tous les défunts, ne se répand lentement qu’au cours du XIXe siècle, depuis les villes vers les campagnes.

Les codes du rituel au 19ème siècle

La codification du deuil bourgeois, connue à travers de multiples recueils d’usages et de comportements, nous permet de reconstituer avec certitude ce qui précéda ce premier novembre. Un des hommes de la famille est mort il y a de cela plus de six semaines – aucune sortie en ville n’étant possible pour les femmes avant l’expiration de ce délai –, mais moins de dix-huit, puisque la tenue est encore celle du « grand deuil » et qu’aucun bijou n’est porté. Les rituels funéraires, hérités de la monarchie, restent très présents encore à la fin du XIXe siècle, et s’assortissent encore du secours aux miséreux auquel va procéder la fillette qui mène le cortège.
Au-delà de la grille devant laquelle ils se pressent apparaît un paysage sommairement indiqué, parcouru de nombreuses silhouettes toutes vêtues de sombre.
La fillette s’avance, encouragée par sa mère et une dame qui peut être sa tante. Elle tend l’obole. Cette action de charité nous invite à notre tour, à dispenser, aujourd’hui comme demain, un peu de pain et de chaleur, un bon sourire, un mot gentil, à ceux qu’on croise dans nos vies.
Le tour de force technique que représentent les grandes plages de blanc et de noir où le peintre fait jouer de multiples variations lui valut un succès immédiat lors de la présentation du tableau, au Salon de 1889, où « La Toussaint » obtient un prix spécial. Acheté par l’État pour le musée du Luxembourg, le tableau est déposé au musée des beaux-arts de Nancy après la mort de l’artiste.

De la photographie à la peinture

Nous sommes ici à l’entrée du cimetière. Un mendiant aveugle, adossé au pilier d’une des portes d’entrée, les mains enrobées dans de vieilles moufles et les jambes enfouies sous une couverture élimée, espère qu’on vienne lui faire l’aumône. Sur la droite de la scène, une famille bourgeoise, toute de noir vêtu, se hâtent, les bras chargés de chrysanthèmes. Chapeau haut-de-forme et les opulents bouquets ajoutent à la solennité de l’instant. Les visages patiemment étudiés en atelier ont vraisemblablement été peints d’après photographies. Le personnage de droite est carrément coupé, il est hors cadre, ce qui ajoute une impression de mouvement, comme si le tableau n’était plus une peinture, mais une photographie.

De la peinture au film

Une vidéo revisite d’ailleurs en mouvement cette scène chargée d’émotions, mêlant tradition et art contemporain :

Emile Friant (1863 - 1932)

Artiste lorrain, Emile Friant est né à Dieuze (Moselle) en 1863, dans une famille d'artisans.
1870 va marquer un tournant pour cette famille qui est obligée, pour conserver sa nationalité française, d'abandonner ses terres suite à la défaite de Napoléon III face à la Prusse. Nancy reste française et va accueillir la famille Friant en septembre 1872.

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Après être passé par l'internat Callot, Emile se destine aux Beaux-Arts et suit des cours à l'école municipale de dessin.
En 1879, il est accepté à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. A cette formation "classique", s'ajoute une formation sur le terrain par le biais de voyages : l'Europe du Nord, l’Italie, l’Algérie et la Tunisie, l’Egypte. La lumière restera un point crucial dans sa peinture à venir.
Sa carrière débute réellement au Salon parisien de 1889 avec la présentation de cette œuvre. A 26 ans, Friant se retrouve propulsé sur la scène internationale et entre dans l'ordre de la Légion d'honneur, sera fait Officier puis Commandeur (1932). Il sera élu à l'Académie des Beaux-Arts en 1898. Il termine sa carrière en excellant dans la gravure.

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